Noël à l’étranger: bons vœux de Russie | JDQ

2021-12-27 01:45:07 By : Mr. Jack Fung

Ils ont tous réalisé leur rêve. Leur passion de dévaler des pentes de ski à plus de 100 km/h est devenue leur métier. Leur fine connaissance du hockey a mené leurs équipes jusqu’aux plus prestigieux trophées. Ou ils enfileront l’uniforme d’Équipe Canada pour disputer le plus prestigieux des tournois de hockey junior.

Mais ces rêves ne viennent pas sans sacrifices. Déjà loin de leur famille pendant plusieurs mois, ces athlètes et entraîneurs célébreront une fois de plus cette année « la plus belle nuit du monde » à des milliers de kilomètres de la maison.

Pour une quatrième année, Bob Hartley célébrera les Fêtes en Russie, à quelque 7000 km de sa famille. Mais malgré la distance, l’entraîneur-chef peut voir les yeux de ses petites-filles s’illuminer lorsqu’elles déballent leurs cadeaux. Tous les 25 décembre, il passe de une à deux heures sur FaceTime pour participer à la fameuse distribution des présents.

Et parmi ceux-ci, on retrouve évidemment des jouets typiques du pays d’adoption de Hartley. 

Des poupées russes, bien sûr, mais aussi Masha, la fillette du dessin animé Masha et l’ours. Une Barbie slave, qui est vite devenue la préférée de ses petites-filles de 2 et 3 ans, surtout de la plus vieille, se vante le grand-papa avec un sourire dans la voix. 

« Au cours de ma carrière, j’ai manqué beaucoup d’événements, reconnaît-il. Des graduations, des concerts. Mais ça n’arrive pas juste au hockey. C’est sûr que je voudrais être là, surtout maintenant que je suis papy, mais je leur parle de deux à trois fois par jour, chaque jour. »

« Et en passant une heure ou deux sur FaceTime à Noël, c’est comme si j’étais là, moins les “colle-colle” et les bisous ! Je le vis du mieux que je peux. »

Hartley savait très bien dans quoi il s’embarquait quand il a accepté le poste d’entraîneur-chef de l’Avangard d’Omsk, en 2018. Il était conscient qu’il ne verrait pas sa famille souvent. L’an dernier, en raison de la pandémie, il n’a pas été auprès de ses proches durant 11 longs mois. 

Et même si son épouse, Micheline, est venue le rejoindre en Russie cette année, elle sera encore loin de lui pendant les Fêtes. 

Elle ira plutôt célébrer avec leurs deux enfants et leurs petits-enfants en Floride, un lieu central pour cette famille dispersée aux quatre coins de l’Amérique du Nord, et même, du globe. 

Hartley était aussi au fait que le calendrier de la KHL, qui ne fait pas relâche à Noël – les Russes fêtent plutôt le 1er janvier –, le priverait de précieux moments auprès de ses proches. 

Cette année, c’est d’ailleurs en route vers la Finlande que Hartley « fêtera » Noël. L’Avangard affronte le Jokerit à Helsinki, le 26 décembre. 

« Même si la ligue arrêtait pendant deux jours à Noël, ce serait le temps que ça me prendrait pour revenir auprès de ma famille », explique Hartley.  

« Alors quand on n’est pas en déplacement, on reste à l’appartement, on parle à nos familles. »

Dans la marée de gens au Kremlin

Exception faite d’une année où son « partner de toujours », l’ancien nordique, Jacques Cloutier, et lui sont allés fêter le 1er janvier dans une marée de monde à la place Rouge de Moscou, où se trouve le Kremlin. 

« On voulait vivre ça une fois dans notre vie, relate-t-il. On est allés souper et après, on est restés pendant toute la soirée. Il y a toutes sortes de festivités, pas juste des feux d’artifice : du cirque, des acrobates, des chanteurs. C’est incroyable ! »

« Il y a tellement de gens, ça prenait probablement une heure pour avancer de 100 pieds. Mais les gens sont tellement gentils et il y a beaucoup de sécurité. Je ne suis jamais allé à New York le jour de l’An, mais ça doit ressembler à ça. » 

Les joueurs qui endosseront les couleurs d’Équipe Canada dans les prochains jours rêvent depuis leur enfance de passer au moins un Noël loin de la maison à disputer le Championnat du monde de hockey junior, qui se déroule chaque année durant les Fêtes. 

« Je ne pense pas qu’on puisse être à une meilleure place pendant les Fêtes ! lance Elliot Desnoyers. C’est sûr qu’on ne sera pas à la maison, mais ça va être exceptionnel de pouvoir passer ce temps-là avec l’équipe. »

« Chaque année, je le regardais dans mon salon avec ma famille, mais là, je suis dans l’entourage de l’équipe. C’est vraiment spécial. Même quelques jours après ma sélection, je suis encore sur un nuage » ajoute Xavier Bourgault. 

Les deux attaquants ne savent pas trop à quoi ressemblera une soirée de Noël dans l’entourage d’Équipe Canada junior, à Edmonton. Les joueurs sauteront sur la glace dès le 26 décembre, pour affronter la République tchèque en fin d’après-midi. « On est vraiment bien traités ici depuis notre arrivée, dit Bourgault. Je crois qu’on aura un souper d’équipe et des cadeaux. »

Le père Noël est là

Kaiden Guhle, lui, peut confirmer. L’espoir du Canadien, nommé capitaine du Canada, en est à sa deuxième participation au tournoi. 

« C’est sûr que c’est poche de ne pas être chez nous à Noël, mais on réalise tous un rêve. Ils nous organisent un repas. L’an dernier, pour le réveillon, nous avons eu le traditionnel souper de dinde », précise le défenseur. 

« Un membre de l’organisation s’est aussi déguisé en père Noël, poursuit-il. On s’asseyait sur lui et il nous donnait des cadeaux. Ils ont vraiment fait un beau travail pour nous offrir un Noël. »

Et cette année – à moins que la situation sanitaire évolue –, les parents pourront assister aux matchs de leurs prodiges. 

« Mes parents vont être là vers la fin du tournoi, explique Bourgault. Présentement, j’essaye quand même de leur parler souvent, même si les journées sont occupées. »

Les membres de l’équipe de ski alpin célèbrent les Fêtes dans un condo en Europe

Laurence St-Germain et Valérie Grenier savaient depuis leurs débuts au sein de l’équipe canadienne de ski alpin que leur amour de la montagne et de la vitesse les amènerait à passer Noël en Europe année après année. 

Le calendrier de la Fédération internationale de ski est ainsi fait. Cette saison, Laurence St-Germain disputera l’épreuve de slalom de Lienz, en Autriche, à la fin décembre. 

Comme d’autres compétitions de la Coupe du monde se déroulent sur le Vieux Continent plus tôt en décembre, difficile pour la skieuse de Saint-Ferréol-les-Neiges de revenir à la maison pour passer le temps des Fêtes en famille. 

Mais au fil des ans, les filles de l’équipe de ski alpin ont appris à célébrer Noël avec « leur deuxième famille ». 

« Généralement, nos coachs nous trouvent des condos en Italie ou en Autriche pour qu’on puisse passer du temps ensemble pendant les Fêtes », relate St-Germain. 

Au programme des activités, dans ce condo en montagne : séances d’entraînement en prévision des prochaines épreuves de ski, mais aussi, souper de Noël cuisiné maison, visite des marchés de Noël, recettes de biscuits, jeux de société et échange de cadeaux. 

Et parfois, le « petit party » – car à l’approche de compétitions d’envergure, on ne fête pas trop fort – se transforme même en... bataille de bouffe !

« On est tout le temps ensemble, alors c’est ma deuxième famille, confie la skieuse. Donc on rend ça le plus familial possible. C’est festif, mais calme ! »

Maman déballe les cadeaux

Et FaceTime est aussi au menu. La skieuse de 27 ans se couche tard pour pouvoir joindre sa famille par visioconférence au début de leur party. 

« Ma mère emballe mes cadeaux. Puis, elle les déballe devant moi pendant l’appel, rigole St-Germain. Et je les ai quand je reviens vers la mi-janvier ! »

La skieuse québécoise reconnaît qu’elle ne l’a pas trouvé facile, son premier Noël passé loin des siens. Mais au fil des ans, elle s’est faite à l’idée. La dernière fois qu’elle a célébré les Fêtes au Québec, c’était il y a cinq ans. 

« C’est l’année où je me suis blessée au genou, explique-t-elle. Et tu ne veux pas être chez toi à Noël parce que tu es blessée... » 

Un autre Noël au retour

Valérie Grenier sera aussi à Lienz dans les derniers jours de décembre, où elle participera au slalom géant. 

« Ça doit faire quatre ou cinq ans que je ne suis pas à la maison pendant les Fêtes, dit la skieuse de 25 ans. La seule exception, c’est il y a deux ans, quand j’étais blessée. »

Grenier, de Mont-Tremblant, s’est également habituée au fil du temps à ces Noëls, entourée des membres de l’équipe canadienne de ski. 

« Il y a juste une année où c’était un peu triste, se remémore-t-elle. Plusieurs filles étaient blessées et Marie-Michèle [Gagnon] était partie en voyage ailleurs en Europe avec son chum, parce qu’il fait aussi du ski. »

« Il ne restait qu’un des entraîneurs et moi. Je me sentais un peu seule ! Mais les autres années, on s’amuse, on reste dans des appartements ensemble. On écoute de la musique de Noël. »

Comme elle se concentre uniquement sur le slalom géant en ce moment, Grenier peut revenir chez elle, début janvier. Et parfois, ses présents l’attendent à la maison, prêts à être ouverts. 

« Ça fait plusieurs fois que ma famille attend avant d’ouvrir les cadeaux, afin qu’on puisse tous les ouvrir ensemble. Ou sinon, ils organisent une autre fête pour moi, pour que je puisse les déballer ! » 

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